Jeudi dernier à 18h30, sur la digue de Wimereux, devant le poste de secours, un hommage a été rendu aux cinq réfugiés morts noyés dimanche dernier. Nombreux étaient ceux qui ont souhaité par leur présence ou leurs pensées témoigner de leur tristesse et leur indignation face à cette ignominie. Le président de WIC, Jacques Boinne, a envoyé ce témoignage que nous souhaitons partager
Hier quatre hommes sont morts dans ma ville. Noyés. L'un retrouvé au bout de ma rue, sur la digue. Les trois autres sur les plages où nous nous baignons. Ils étaient Afghans, Syriens ou Irakiens. Ils fuyaient les dictatures, les guerres et la misère du Moyen-Orient. Ils aspiraient à rejoindre l'Angleterre pour une autre vie. Au péril de la leur. Il n'existe aucune voie légale de passage pour eux. Rester en France ? Tout est fait par le pouvoir pour les en dissuader. Campements détruits, tentes lacérées, vêtements brulés par les "forces de l'ordre" françaises à Calais. Demandes d'asile de plus en plus complexes, demandes de quitter le territoire de plus en plus nombreuses. Et, tel un aboutissement, une loi "immigration" directement inspirée par les pires idées de l'extrême-droite, que ce même pouvoir dit combattre.Il y a un siècle, mon grand-père maternel quittait l'Italie, le fascisme et la misère pour une autre vie. Il a traversé les Alpes, fait venir sa famille, a participé à la reconstruction de la France. Aujourd'hui je ne serais pas là s'il n'avait pas pris cette décision.En me promenant hier sur la digue de Wimereux - où les restes des vêtements des migrants étaient encore présents - me sont venues ces pensées. Je voulais vous les faire partager
Depuis lors, le corps d'un cinquième réfugié a été retrouvé.
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